Öyvind Fahlström, une écriture mutante

Cet essai explore les dynamiques de mutation de l’écriture chez le peintre et poète suédois Öyvind Fahlström (1928-1976). Il s’agit de comprendre comment l’écriture, ainsi que ses réseaux de signes, peut posséder une identité fondamentalement instable et intermédiaire. Traversant la poésie, la peinture, l’installation, la performance, le jeu, l’art interactif, la cartographie et les nouveaux médias, la mobilité réticulaire de l’écriture fahlströmienne lui confère un caractère « mutant ». Elle nous oriente vers les philosophies de Fritz Mauthner, Félix Guattari, Gilles Deleuze et Vilém Flusser, vers la littérature de Franz Kafka, ainsi que vers les spécialistes des avant-gardes nordiques Jesper Olsson, Teddy Hultberg et Gunnar Lundestam. Cette véritable machine d’écriture, mais aussi écriture après l’écriture, permet d’interroger certains aspects des bouleversements de l’écriture artistique contemporaine. Elle reflète également le changement d’époque propre à notre société en réseaux et anticipe, à certains égards, les révolutions de l’écriture numérique. Elle entretient ainsi des relations de proximité avec certaines expériences artistiques de ce début de XXIe siècle, telles que le net-art, en parallèle aux bouleversements numériques et politiques. Avec Fahlström, nous assistons au déploiement d’une véritable écriture mutante, comme processus à la fois artistique et théorique, incontournable pour appréhender les révolutions scripturaires et technologiques en cours.

Avec les œuvres de : Öyvind Fahlström, Jenna Sutela, Marilou Lemmens & Richard Ibghy, Berkay Tuncay, Fabien Zocco, Ubermorgen, Société Réaliste, Faith Ringgold, Nolan Oswald Dennis, Anna Bella Geiger, Anna Guilló, Elizabeth Magie, Sophie Cure.

Ouvrage publié avec le soutien de l’Université Paris 8 (Laboratoire AIAC – Arts des images et art contemporain-équipe EPHA).